UDF François Bayrou se lance à l’assaut de la mairie de Pau

Le président de l’UDF annonce aujourd’hui sa candidature dans la deuxième ville d’Aquitaine.

François Bayrou se lance. Le président de l’UDF-MoDem officialise aujourd’hui sa candidature à la mairie de Pau. Fidélité oblige, il a choisi pour s’adresser à la presse le Black Bear, un bar situé à deux pas du boulevard des Pyrénées, et qui appartenait à son ami le rugbyman Robert Paparemborde, décédé en 2001.

C’est la deuxième fois que François Bayrou conduit une liste municipale dans la capitale du Béarn. En 1989, il avait échoué face au socialiste André Labarrère. «J’étais un peu jeune», reconnaît le député des Pyrénées-Atlantiques. Depuis, il a subi à deux reprises l’épreuve du feu d’une campagne présidentielle et se présente pour gagner, fort des 30 % obtenus à Pau au premier tour, le 22 avril dernier.


Guerre de succession au PS

François Bayrou prend un risque. Une défaite serait lourde de conséquences pour lui, qui n’a renoncé à aucune ambition pour 2012. Mais il bénéficie d’une conjonction favorable. La mort de Labarrère, en 2006, a ouvert une féroce guerre de succession au PS. Au député Martine Lignières-Cassou, soutenue par les militants socialistes de Pau, a été préféré Yves Urieta, l’adjoint soutenu par la «vieille garde» municipale.

De­puis, la rivalité des deux camps a pris une tournure plus virulente en octobre, lorsque Nicolas Sar­kozy a reçu le maire de Pau à l’Élysée, pour l’encourager à ouvrir sa liste à l’UMP. Dans un premier temps, Urieta a nié avoir eu cet entretien, ce qui a affaibli sa position à gauche.

Après Lignières-Cassou et Urieta, Bayrou est donc le troisième à se lancer dans la bagarre municipale. Ces derniers mois, il a été très présent à Pau, multipliant les réunions discrètes, comme hier soir encore dans le quartier sensible de l’Ousse-des-Bois. Pour lui, jusqu’alors davantage préoccupé par son destin national, cette candidature est devenue naturelle : «C’est tous les jours, dans la rue, que les Palois me disent de me présenter», confie-t-il. Pour François Hollande, le président de l’UDF ne pouvait qu’être candidat «par repli ou par rebond».

Sur sa liste, François Bayrou devrait compter des UMP, mais aussi des personnalités de gauche, notamment sans doute Josy Poueyto, populaire adjointe au maire et conseillère générale de Pau, qui vient de claquer la porte du PS.