Bockel lance La Gauche moderne pour favoriser l'ouverture dans la majorité
L'ancien socialiste Jean-Marie Bockel a lancé mercredi La Gauche moderne, parti "social-libéral européen", présenté comme un "pilier de gauche" de la majorité et encouragé par l'UMP à favoriser l'"ouverture" dès les municipales de 2008.
"Nous serons une force de proposition avant d'être une force d'exigence ou de critique", a assuré le secrétaire d'Etat à la Coopération, devant un parterre de ministres et parlementaires de la majorité venus le soutenir au Sénat.
Rama Yade (UMP), André Santini (NC), Christian Estrosi (UMP), Alain Marleix (UMP), se sont succédé à la tribune pour saluer l'émergence de ce nouveau parti rassemblant anciens socialistes et "sarkozystes de gauche".
Le 9 novembre, Nicolas Sarkozy était venu apporter son soutien à un autre ministre d'"ouverture" (ex-PS), Eric Besson, lors d'une réunion de son parti, Les Progressistes.
"On ne peut plus gouverner en France en divisant les camps", a affirmé Roger Karoutchi (Relations avec le Parlement), qui voit dans le parti de M. Bockel un "pilier de gauche dont nous avons absolument besoin".
Jean-Louis Borloo, numéro deux du gouvernement et président du Parti radical, chantre, comme La Gauche moderne, de la laïcité, de la cohésion sociale et de l'Europe, lui a apporté un soutien plus discret et ne s'est pas exprimé.
"Dans cette aventure, je suis fidèle à moi-même, de gauche je suis, de gauche je reste", a déclaré M. Bockel, en évoquant son parcours de militant "marginalisé" au sein du PS qui, selon lui, n'a connu "ni refondation ni rénovation".
La Gauche moderne devra aussi "porter en France la voix des gauches européennes", qu'elle veut fédérer avec le travailliste britannique Tony Blair et le démocrate italien Walter Veltroni, a poursuivi le maire de Mulhouse.
Thierry Couderc, ancien militant socialiste, directeur de cabinet de Brice Hortefeux, apportera à La Gauche moderne "le réseau très implanté en région parisienne" de son mouvement La Diagonale, et "un soutien très concret aux municipales de mars".
"L'idée, c'est de fédérer à Paris et en province, sous l'étiquette +Gauche moderne+, des socialistes qui veulent rester socialistes mais sont prêts à s'associer à la majorité" sur des listes d'ouverture, a expliqué à l'AFP Alain Marleix, secrétaire national de l'UMP chargé des élections.
Egalement membre de la Gauche moderne, Véronique Vasseur conduira la liste UMP dans le XIIIème arrondissement de Paris.
Jean-Marie Cavada, transfuge du Modem, devrait lui aussi rejoindre le parti de M. Bockel, et conduira la liste majorité présidentielle du XIIème.
George-Marc Benamou, conseiller de l'Elysée et sympathisant de La Gauche moderne, devrait être co-listier de Christan Estrosi à Nice.
L'ancien socialiste Philippe Sanmarco, lui aussi converti, figurera sur la liste de Jean-Claude Gaudin à Marseille, et le strauss-kahnien David Meloni fera équipe avec la porte-parole de l'UMP, Nadine Morano, à Toul.
Jean-Marie Bockel, Jean-Marie Kutner et Yves Urieta conduiront des listes de La Gauche moderne soutenues par l'UMP, à Mulhouse, Schiltigheim (Bas-Rhin) et Pau.
Selon M. Marleix, une centaine de candidats se présenteront en mars 2008 sous cette nouvelle étiquette sur des listes de la majorité, notamment à Nîmes, Montpellier, Chartres, Avignon, Brest, Rennes, Saint-Etienne, Caen, Blois ou Calais.