Actualité "Poléthique"

Importance des Municipales
Les élections municipales proches sont l'occasion d'animer la politique à sa base. La "base", n'est-ce pas d'abord la qualité des débats entre citoyennes et citoyens présents aux différentes réunions?
L'attention portée à chaque participant est plus importante que la langue utilisée. Ceci n'est pas une critique de l'anglais, de l'esperanto ou du français mais seulement une compréhension de la limite des langues par rapport à ce qui se joue psychologiquement entre nous lors de toute ré-union, en fait tentative de ré-union.
La société humaine que nous voulons doit percer dans la moindre réunion, le moindre dialogue. A la base de donner ce la, ce souffle, cet exemple de fraternité. Cette attitude aurait besoin de perdurer à tous les niveaux de contestation et de décision. Voilà la grande politique qui nous sort du "diviser pour règner", du calcul politicien et place l'être humain au coeur du dispositif. De ce point de vue, les élections municipales sont une occasion plus grande que Législatives ou Présidentielles... Comme sont importantes les Européennes pour l'esperanto.

L'enjeu politique
L'enjeu politique n'est maintenant ni à gauche, ni à droite, ni au centre. Il est celui d'une démocratie véritable; locale et généralisée. Des pas concrets, généreux et obstinés vers notre rêve - à la fois individuel et collectif - ou la capitulation devant la loi du plus fort. Plus fort par l'argent, par la capacité de division, par le charisme, la tradition ou autrement.

La démocratie participe d'un désir naturel d'amour, de paix, de concorde. La "loi de la jungle" à l'intérieur d'un même espèce n'est pas faite que de concurrences et de violences. La vraie loi de la jungle, celle de la nature, est aussi entraide et coopération. A nous de choisir quelles dimensions de la nature nous encourageons dans notre espèce. Toute la question éthique ou morale se trouve ainsi posée. Car, si la nature nous conditionne, elle nous propose aussi des alternatives, des choix, des libertés.

Soumission
Nous sommes de fait soumis à la nature. L'écologie, morale aussi bien que physique, n'est pas une option mais une obligation. Soumission: un grand mot est lâché.
La soumission à la Nature est à distinguer d'une soumission à Dieu ou d'une soumission à l'Etat, d'une soumission aux Fiefs et autres Corporatismes en place.
La soumission à Dieu est une chose considérable mais limitée aux Croyants. Elle se cogne fréquemment au pouvoir clérical en place. En place à cause du manque de démocratie interne des différentes religions (Athéismes, relativismes et nihilismes inclus). La démocratie est absolument incontournable, mais elle peut, trop facilement encore, rester de pacotille (élection du pape par des cardinaux eux-mêmes nommés par les papes précédents). Un trompe-l'oeil qui permet aux cléricaux (et aux apparatchikis) de se servir du "nom de Dieu" (ou de ce qui en tient lieu) pour arrêter les arguments de raison et la contestation. La révolution (si elle a lieu) est cantonnée à une révolution morale de l'individu, isolé. La société globalement se maintient.

La soumission à l'Etat est grosso modo un abandon à l'état présent des choses, aux forces (militaires ou quasi féodales) installées. Plus d'esprit de perfectionnement, chute dans le clientélisme, la bureaucratie; hypocrisie polie, renvois d'ascenseurs et pistons. Bonheur confondu avec le confort du chacun-chez-soi sans perspective. La "raison d'état", comme le rappelait Mirabeau lors de la révolution française, n'est justement pas la raison.

Cordialement et multi-citoyennement

Michel Portal, Membre d'Europe - Liberté