Pétrole: l'Opep s'engage à un approvisionnement "suffisant et fiable"
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole s'est engagée dimanche à continuer d'approvisionner les marchés mondiaux du pétrole de manière "suffisante et fiable", selon le communiqué final du sommet de Ryad qui ne fait pas d'allusion directe à la dépréciation du dollar.
"Nous avons décidé de continuer à assurer l'approvisionnement du
marché du pétrole d'une manière qui soit suffisante et fiable pour répondre aux besoins mondiaux", indique ce texte publié à l'issue de ce troisième sommet qui s'est déroulé à un moment où le prix du baril frôle des records.
Selon une traduction effectuée par l'AFP de la version en arabe de ce texte, l'Opep affirme également l'importance de la paix mondiale pour la stabilité des marchés de l'énergie et les investissements dans ce secteur.
Le communiqué ne fait pas mention du dollar et à la proposition iranienne d'étudier la possibilité de fixer les prix mondiaux du pétrole en d'autres devises que la seule monnaie américaine.
Il indique toutefois que l'Organisation va "étudier les moyens de renforcer la coopération financière entre les pays membres de l'Opep, y compris une proposition faite par certains chefs d'Etat".
Cela permet de donner satisfaction aux Iraniens même si leur demande initiale, faite vendredi, était d'obtenir dans le texte une référence directe aux conséquences de la dépréciation du dollar sur les revenus des pays de l'Organisation.
Cette demande appuyée par les Vénézuéliens avait suscité l'opposition des Saoudiens qui craignaient qu'une telle référence n'accentue la baisse de la devise américaine. Ryad s'était toutefois dite prête à ce que la question soit débattue par les ministres des Finances des pays de l'Opep.
"C'est bien que les ministres des Finances puissent discuter du sujet et parvenir à un consensus", a déclaré à la presse le ministre iranien du Pétrole Gholam Hossein Nozari.
Les prix mondiaux du pétrole sont libellés en dollar et la chute du billet vert diminue les revenus des pays producteurs de l'Opep.
L'Iran a déjà pour sa part décidé de vendre son pétrole en euros pour faire pièce aux sanctions financières décidées par les Etats-Unis contre Téhéran.
Sur les prix, qui évoluent actuellement autour de 95 dollars le baril, proches de leurs records, l'Opep a souligné vouloir travailler avec toutes les parties "pour garantir des marchés mondiaux équilibrés avec des prix convenables".
Elle a également fait part de sa volonté d'approvisionner les marchés de l'énergie "avec des prix concurrentiels et bon marché afin d'assurer une meilleure qualité de vie au niveau mondial".
L'Opep a également affirmé le droit des producteurs et des investisseurs "à des revenus acceptables, stables et équitables".
Les membres de l'Opep sont l'Algérie, l'Angola, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, l'Equateur, l'Indonésie, l'Iran, l'Irak, le Koweït, la Libye, le Nigeria, le Qatar et le Venezuela. Ils produisent plus de 30 millions de barils de pétrole par jour (mbj) et représentent environ 40% de la production mondiale.
Les dirigeants de l'Opep avaient indiqué avant le début de leur sommet que celui-ci n'allait pas décider d'un relèvement des plafonds de production de pétrole, renvoyant toute décision éventuelle à ce sujet à la prochaine réunion ministérielle d'Abou Dhabi le 5 décembre.
Dans le domaine de l'environnement, le communiqué de l'Opep encourage le développement de la technologie de la capture et de la séquestration du carbone pour réduire les émissions de gaz à effet de serre mais sans toutefois annoncer de mesures concrètes.