Nicolas, Paul, Stéphane Sárközy de Nagy-Bócsa, de son nom usuel Nicolas Sarkozy ( prononciation Fiche), né le 28 janvier 1955 dans le XVIIe arrondissement de Paris, est un homme politique français. Il est président de l'UMP, ministre d'État, ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du territoire, président du Conseil général des Hauts-de-Seine, conseiller municipal de Neuilly-sur-Seine, dont il a été le maire de 1983 à 2002.
Membre honoraire du Rotary Club de Neuilly, il est président de l'Établissement public pour l'aménagement de la région de la Défense (EPAD) depuis le 1er avril 2005.
Origine et enfance
Il est le fils d'un Hongrois, Pál Nagy-Bócsa y Sárközy né à Budapest, en 1928, dans une famille de l'aristocratie hongroise, possédant des terres et un château à Alattyán, à 100 km de la capitale. À l'arrivée de l'Armée rouge en 1944, la famille est contrainte à l'exil. Après de nombreuses péripéties à travers l'Autriche et l'Allemagne, Paul Sarkozy rencontre un recruteur de la Légion Étrangère à Baden-Baden. Il signe pour cinq ans et fait ses classes en Algérie à Sidi-Bel-Abbès. Il est cependant déclaré inapte au départ en Indochine, puis démobilisé à Marseille en 1948. Son nom est alors francisé en « Paul Sarkozy de Nagy-Bocsa ». Devenu publicitaire, il rencontre en 1949 Andrée Mallah, qu'il épouse. Cette dernière, fille d'un médecin du XVIIe arrondissement de Paris, juif séfarade de Salonique, est alors étudiante en droit.
Nicolas Sarkozy naît en 1955 ; il est catholique baptisé. Il a deux frères : Guillaume, né en 1952, futur patron dans le textile (un temps vice-président du MEDEF) et François, né en 1957, qui devient pédiatre puis chercheur en biologie. Lorsque Paul Sarkozy quitte le domicile conjugal en 1959, sa femme reprend ses études pour élever ses enfants. Elle devient avocate au barreau de Nanterre ; elle plaide dans l'affaire Villarceaux. Paul Sarkozy se marie encore trois fois. Du second de ses mariages, il a deux autres enfants : Caroline et Olivier.
Nicolas Sarkozy passe son enfance dans le XVIIe arrondissement de Paris puis à Neuilly-sur-Seine. Il redouble sa sixième au lycée public Chaptal. Ce passage du privé au public ne dure qu'une année scolaire ; il est ensuite élève au lycée privé Saint-Louis de Monceau. Il obtient le baccalauréat B en 1973, et la famille s'installe à Neuilly.
Carrière d'avocat
Nicolas Sarkozy passe le certificat d'aptitude à la profession d'Avocat (CAPA) en 1981. Il est l'un des deux associés du cabinet d'avocat parisien « Arnaud Claude et Nicolas Sarkozy » spécialisé dans le droit d'immobilier et comprenant onze avocats. Le dossier spécial consacré à Nicolas Sarkozy du Canard enchaîné fait remarquer que ce cabinet participe à des expulsions de locataires pour des municipalités des Hauts-de-Seine (Puteaux, Levallois-Perret). Pour le journal, les relations de Nicolas Sarkozy auraient permis d'acquérir cette clientèle institutionnelle. Cependant, l'exercice de l'activité d'avocat étant incompatible avec toute autre activité, il n'exerce pas cette profession pendant ses périodes d'activité gouvernementale, il ne plaide donc pas souvent mais touche une part des profits de ce cabinet d'avocat (241 000 euros en 2002). Pour Patrick Devedjian[1], Nicolas Sarkozy et lui sont tous les deux avocats et tous les deux, fils d'un émigré de l'Est qui n'aura jamais acquis la nationalité francaise.
Formation politique
Il adhère à l'Union des démocrates pour la République (UDR) en 1974 et milite pour l'élection de Jacques Chaban-Delmas, puis est délégué départemental des jeunes de Hauts-de-Seine en 1975. En 1976, il adhère au Rassemblement pour la République (RPR) nouvellement créé, sous le parrainage de Charles Pasqua à propos duquel il déclare en 1983 « tout le monde sait que je suis son double ». Il devient responsable de la section de Neuilly en 1976, secrétaire de la circonscription Neuilly-Puteaux en 1977, élu conseiller municipal de Neuilly en 1977, 37e de liste sur 37.
Après des études à l'université Paris X (« un élève sérieux » d'après Maître El Assaad, professeur de Droit des affaires), il sort diplômé en droit public et en sciences politiques : il obtient une maîtrise de droit privé en 1978. En 1978, il est appelé sous les drapeaux, avant d'entrer à l'Institut d'études politiques de Paris, sans toutefois parvenir à en être diplômé. Il soutient en 1981 un mémoire de DEA sur le référendum du 21 avril 1969.
Il est président du comité de soutien des jeunes à la candidature de Jacques Chirac en 1980. En 1981, après avoir longtemps hésité à devenir journaliste, il se résout au dernier moment à passer le certificat d'aptitude à la profession d'avocat (CAPA), suivant ainsi les traces de sa mère. Dans la foulée, il est embauché par l'avocat Guy Danet. Le 23 septembre 1982, il épouse Marie-Dominique Culioli, fille d'un pharmacien corse de Vico (village d'un millier d'habitants au nord d'Ajaccio) dont il a deux fils, Pierre (né en 1985) et Jean (né en 1987). Son témoin de mariage est Charles Pasqua.
En 1983, il devient maire de Neuilly-sur-Seine à 28 ans, succédant à Achille Peretti, décédé, mais aussi en prenant de court le prétendant en titre, Charles Pasqua, alors hospitalisé pour une opération de hernie. Il est chargé de mission en 1987 pour la lutte contre les risques chimiques et radiologiques au sein du ministère de l'Intérieur. De fait, il est le conseiller en communication du gouvernement à l'époque de l'accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Il devient député à 34 ans et ministre du Budget à 38.
En 1984, il rencontre Cécilia Ciganer-Albeniz lorsqu'en qualité de maire de Neuilly, il la marie à l'animateur de télévision Jacques Martin, qu'elle quitte pour lui en 1989. Après un divorce assez difficile, ils se marient en octobre 1996. Il a pour témoins Martin Bouygues et Bernard Arnault. Ils ont un fils, Louis, né en 1997. En 1993, lors de l'affaire de la maternelle de Neuilly, il négocie directement avec le preneur d'otage, qui, alors que Charles Pasqua est ministre de l'Intérieur, réclame de négocier avec le pouvoir. On le voit à la télévision sortir de l'école en portant un enfant.
Le soutien à Édouard Balladur
Lors du raz-de-marée de la droite, en 1993, il est élu député de Neuilly puis nommé ministre du Budget dans le gouvernement d'Édouard Balladur. Il y fait son apprentissage des rouages gouvernementaux. Son image médiatique commence à se façonner et il fait figure d'un des plus dynamiques ministres de l'équipe gouvernementale. En 1995, il soutient Édouard Balladur pour la campagne présidentielle mais c'est finalement Jacques Chirac qui est élu. Cet échec lui vaut la perte de confiance de la part du parti ainsi que de l'entourage du nouveau président ; il n'obtient aucun poste ministériel dans le nouveau Gouvernement d'Alain Juppé. Au cours d'un bref passage à une réunion nationale du RPR, le 15 octobre 1995, il est sifflé.
Alain Juppé, qui stigmatise l'héritage du gouvernement Balladur, reproche à Nicolas Sarkozy sa gestion budgétaire, notamment à travers le discours de politique générale du nouveau Premier ministre. Le budget 1995 est particulièrement remis en cause en raison de plusieurs mesures qualifiées d'électoralistes par de nombreux analystes et journalistes. Plus généralement, on reproche à Nicolas Sarkozy et Édouard Balladur de ne pas avoir réduit suffisamment la dette de l'État et de ne pas avoir engagé la lourde réforme de l'assurance maladie.
En 1999, il devient brièvement président du RPR et conduit la liste RPR-DL de son parti uni avec Démocratie Libérale aux Élections européennes de 1999, marquées par le désistement de Philippe Séguin et une lourde défaite : sa liste arrive en troisième position avec seulement 12,8 % des suffrages (contre 25,58 % pour l'union RPR-UDF, arrivée en première place, conduite par Dominique Baudis en 1994 et 16,4 % pour l'UMP en 2004), derrière celle de Charles Pasqua (13,1%). Il abandonne alors toute responsabilité au sein du parti et se retire de la politique nationale. Pendant cette période, il publie un livre, Libre.
Ministre de l'intérieur (2002-2004)
Nicolas Sarkozy lors d'un congrès de l'UMP en 2004En 2002, il participe activement à la réélection de Jacques Chirac. Celui-ci lui préfère Jean-Pierre Raffarin comme Premier ministre mais le nomme ministre de l'Intérieur, numéro deux du gouvernement. Il impose un style « musclé » et fait de la sécurité sa priorité, déclarant vouloir s'affirmer par l'action. On lui attribue, conjointement avec Gilles de Robien, une part dans la chute du nombre d'accidents de la route du fait d'une politique répressive, particulièrement sur les excès de vitesse. Il achève les négociations et la mise en place du Conseil français du culte musulman (CFCM) et intervient sur les dossiers de l'éducation et des retraites.
Nicolas Sarkozy est l'un des principaux architectes de la Loi pour la sécurité intérieure promulgué en mars 2003. Cette loi est d'ailleurs souvent appellée « Loi Sarkozy ».
Sa politique en Corse est marquée par deux faits majeurs :
Yvan Colonna, homme recherché dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat du préfet Claude Érignac, est finalement arrêté après une cavale de quatre ans, l'avant-veille d'un référendum local en Corse.
La proposition de réorganisation administrative pour laquelle Nicolas Sarkozy s'était fortement engagé, est en revanche rejetée, suite à ce référendum local du 6 juillet 2003.
Ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie (2004)
Il est nommé ministre d'État, ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, dans le troisième gouvernement de Jean-Pierre Raffarin en 2004. Il axe dans un premier temps sa politique sur la réduction du déficit de l'État mais doit céder à la demande du président ; il annonce cependant le respect en 2005 par la France du pacte de stabilité. Cela ne sera pas le cas.
Nicolas Sarkozy ayant ouvertement déclaré son intention de présenter sa candidature à l'élection présidentielle de 2007 et ayant laissé entendre qu'il briguerait la présidence de l'Union pour un mouvement populaire (UMP) suite au départ d'Alain Juppé, Jacques Chirac, dans son entretien télévisé du 14 juillet 2004, le met en demeure de choisir entre ce dernier poste et le ministère. À une question à ce propos, le Président français lance un « Je décide, il exécute » qui est mal perçu par les proches de Nicolas Sarkozy. Quelques mois avant le premier congrès de l'UMP, le mot d'ordre des cadres du parti était « tout sauf Sarkozy » (TSS). Lors de la convention des 28 et 29 novembre 2004, il est élu président de l'UMP par les militants avec 85,1 % des voix. Le lendemain, il présente sa démission à Jacques Chirac et Jean-Pierre Raffarin ; il est remplacé par Hervé Gaymard.
Ministre de l'intérieur (depuis 2005)
Après le résultat négatif du référendum portant sur le Traité constitutionnel européen (29 mai 2005), le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin démissionne (31 mai 2005). Si Nicolas Sarkozy n'est pas nommé Premier ministre, il obtient néanmoins le poste de ministre d'État, ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du territoire, au second rang de préséance. Il explique entre autres vouloir « reprendre en main la DST et […] éviter les coups tordus montés contre lui » et en évoquant « des officines qui, depuis six mois, ont pris [sa] famille pour cible ». Il cumule ainsi un poste ministériel régalien avec la présidence de l'UMP, alors que ce cumul avait été jugé impossible par le chef de l'État lors de son interview du 14 juillet 2004. Il conserve en même temps la présidence du conseil général des Hauts-de-Seine.
Au cours de l'une de ses interventions à propos de l'affaire Nelly Crémel, qui concerne l'assassinat d'une femme par deux repris de justice tout juste libérés, il demande à ce que le juge de remise des peines responsable de leur sortie de prison soit puni, ce qui vaut un rappel à l'ordre de la part de Dominique de Villepin et les reproches du Syndicat de la magistrature, invoquant la séparation des pouvoirs et l'indépendance de la justice.
Suite à plusieurs incendies dans des immeubles insalubres ayant causé la mort de nombreuses personnes dont des enfants, Nicolas Sarkozy demande à ce que les immeubles insalubres ou dangereux, souvent voués à la destruction, soient évacués ; ce contre quoi des associations de défense des « sans-papiers », dont l'association Droit au logement, ont protesté, y voyant un pretexte à l'expulsion sans relogement de nombreux locataires ou squatteurs. Ainsi, en août 2006, le plus important squatt de France, à Cachan, est évacué par la police.
Le 26 juillet 2006, la Tribu Ka est dissoute par décret présidentiel sur proposition de Nicolas Sarkozy. Le MRAP lui reproche de ne pas avoir également dissous la Ligue de défense juive, milice privée « sioniste » qui s'affrontait avec la Tribu Ka.
Dans son livre La République les religions, l'espérance il parle de la reconnaissance des « nouveaux mouvements spirituels » , expression commune à de nombreux groupes . La représentante en France de la scientologie affirme avoir bénéficié d'une certaine clémence depuis l'arrivée du ministre de l'intérieur. Nicolas Sarkozy, après avoir rencontré Tom Cruise le 30 août 2005, un membre du mouvement, a expliqué ne pas avoir d'opinion arrêtée sur la scientologie. Mais dans son livre, à la page 136, Nicolas Sarkozy parle de la scientologie comme d'une secte : "Si on voulait essayer de trouver une définition de la religion par rapport aux sectes, je pense que l’un des critères les plus pertinents serait celui de la pérennité historique, car on doit convenir que l’authenticité du message spirituel est en quelque sorte légitimée par sa pérennité au travers des générations… Les témoins de Jéhovah, ce n’est pas tout à fait de la même nature en termes de pérennité séculaire, les raëliens encore moins, la scientologie pas davantage."